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 (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.

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MessageSujet: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptyJeu 19 Fév - 14:26



ça fait mal de faire des erreurs. mais ça permet de savoir qui on est réellement.

Elle dessine du bout des doigts des constellations dont elle ne peut trouver le nom. De toute façon, même le ciel est contrôlé. Au moins la nuit tombe encore. Il ne serait pas étonnant qu’un jour, la lumière artificielle décide de briller éternellement. A quelques pas de là, elle voit toujours le feu qui crépite près de la ferme. Adossée à l’un des gigantesques murs du labyrinthe, elle ne peut s’empêcher de penser. Penser, toujours penser. Comme si réfléchir était contrôlable. Comme si elle pouvait oublier. Derrière ce mur gît toujours le corps sans vie de Thalia. Sa douce et tendre Thalia. Plus jeune encore qu’elle, plus innocente, plus pure. Une lumière dans la nuit. Et pourtant si forte. Avec Jace, ils avaient formé un trio de choc. Trio qui avait implosé de l’intérieur sans que personne n’ait même à intervenir. Et Coleen ressasse incessamment le dernier bonne chance qu’elle leur a lancé, plus par habitude que par inquiétude. Parce qu’elle savait que Jace la ramènerait en un morceau. Et pourtant.  Tête appuyée contre le lourd mur de béton, elle pense. Toujours. Depuis qu’elle a mis les pieds au bloc. Depuis que Thalia est entrée dans le labyrinthe pour ne plus jamais en ressortir. Elle a pris l’habitude de s’isoler ici, près des plantations. Rien ne peut venir déranger sa quiétude. En général. Ce soir-là, une autre âme se promène parmi les végétaux. Une âme en peine. Et sans même avoir à lever la tête, elle l'a reconnue. La présence de Jace lui est toujours si familière, si rassurante. Mais dès qu'elle croise son regard, qu'elle voit ses traits, caresse son visage des yeux, la magie s'estompe et elle retombe. Dans un gouffre sans fond, un ravin trop profond pour en voir la fin. Elle rechute, comme le jour où il est revenu, au petit matin. Bredouille. - et thalia ? - avait demandé Coleen. Il n'avait pas répondu. Comme un aveu. Ses yeux lui hurlent la réponse. - je l'ai abandonnée - Coleen ne veut pas d'excuses. C'est pour cela qu'il ne lui en donne pas. Elle lève les yeux, espère ne pas rencontrer son regard dans la pénombre. C'est trop tard. Elle n'a pas croisé ces prunelles depuis bien trop longtemps. Ils se voient presque chaque jour, pourtant, dans la salle des cartes, à quelques mètres l'un de l'autre. Tous ont remarqué la tension qui monte lorsqu'ils se retrouvent dans la même pièce, les regards fuyants, les remarques sèches et acides. Il n'y a pas de place pour les querelles personnelles entre blocards. Ils le savent. C'est ce qu'ils essayent de se dire, tous, chacun de leur côté. La communauté avant tout. Pour la survie. Toutefois. Il n'y avait rien de mal à être un peu égoïste de temps en temps. Coleen ne fera pas le premier pas ce soir, fixant toujours le ciel étoilé, seul témoin de la mort de son amie. Avec les centaines de téléspectateurs, là-bas, à Panem. Et puis Jace aussi. Jace. Le seul responsable. Impardonnable.
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MessageSujet: Re: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptySam 21 Fév - 15:17


You're not friends. You'll never be friends. You'll be in love till it kills you both. You'll fight and you'll shag and you'll hate each other till it makes you quiver, but you'll never be friends. Love isn't brains, children, it's blood. Blood screaming inside you to work its will.
”You’re not a bad person just because you’ve done bad things.” Un trou dans sa poitrine, un vide dans son coeur. Jace n'arrive pas à mettre un mot sur les émotions qui le traverse, sur ce manque constant qu'il ressent. Il commence à comprendre que c'est parce qu'il est devenu incomplet, conscient que plus rien ne sera comme avant. Des images défilent sans cesse dans sa tête, en boucle, sans aucune interruption possible. Le visage de Coleen. Ce regard qu'elle lui a adressé lorsqu'il est revenu du Labyrinthe. Cette tristesse, cette colère, ce mélange qui l'a dévastée en une fraction de de seconde. Le sacrifice de Thalia. Son corps emporté par le griffeur. Son impuissance. Sa décision. Le tourment occupe son esprit et sa vision des choses est complètement brouillée. Incapable d'arrêter de penser, de se consumer au fur et à mesure que les minutes défilent. Jace il a changé parce qu'il est préoccupé. Il n'a pas changé beaucoup, mais assez pour se rendre compte qu'il pense différemment, qu'il est capable de sentir les ficelles qui entourent son coeur, se nouer, progressivement jusqu'à ce qu'il manque de s'étouffer. La nuit l'angoisse. Jace n'arrive pas à trouver le sommeil, il se tourne et retourne, manquant de tomber de son hamac. De se prendre la réalité en pleine figure, celle qu'il tente en vain de nier. Malgré tout, il a besoin d'elle. Ce qui le fait tenir le coup, c'est lorsqu'il repense au ton accusateur de Coleen, celui qu'elle a employé sans lui laisser aucune chance de s'expliquer. Pour elle tout était clair, il a abandonné Thalia à son propre sort. Il l'a tuée. Simplement. Lorsqu'il repense à cela, il est dans tous ses états parce qu'à l'intérieur du Labyrinthe, il est difficile de faire des choix. Pile ou face. Ma vie ou la tienne. C'est injuste. Jace s'échappe de ce sommeil qu'il ne trouve pas. Il s'éloigne du camps, des autres blocards. Il ne marche pas, il ère comme une âme qui vagabonde. Une pluie d'étoiles couvre le ciel et égayent les ténèbres. Elles chantent entre elles une mélodie inaudible, certaines brillent tandis que d'autres disparaissent. Les étoiles sont fascinantes. L'univers est fascinant. Soudain son coeur manque d'imploser. Il loupe plusieurs battements, ne fonctionne plus comme il le devrait. S'épuise. Quand bien même il tente de fuir tout le ramène à elle. Au point de départ. Près d'elle, il a la sensation d'être entier. Il ne dit pas un mot, il se contente de la regarder tandis qu'elle observe le ciel étoilé. - et thalia ? - demande t-elle. Brisant le silence. Jace ne sait quoi répondre et surtout, ne veut pas se défendre. Elle croise son regard qui exprime le fond de sa pensée, directement elle comprend. Coleen s'en-tête à penser que c'est de sa faute. Il le voit, le sens, elle l'accuse sans la moindre preuve, s'appuyant sur le fait qu'injustement il soit là et que Thalia soit de l'autre côté de ces murs. La colère parcoure chacun de ses membres, chaque parcelle de son corps. Il ne veut pas lui raconter ce qui s'est réellement passé parce qu'il sait que rien ne sera suffisant pour qu'elle puisse faire le deuil de son amie. Ses prunelles noisettes croisent celles de la brune, s'entèrent à l'intérieur dans la douleur, il avait presque oublié à quel point ça lui manquait. Le simple fait de se regarder. Et à Jace ça lui fait du bien dans ce mal perpétuel qu'il ressent et n'exprime pas. Impassiblement blessant. Coleen détourne son regard en arrachant un petit fragment de lui-même, reportant ses yeux en direction du ciel. L’atmosphère est froide, glaciale et un brin pétrifiante. Pendant un instant, il hésite à s'assoir à côté d'elle sachant pertinemment que c'est une mauvaise idée. Incapable de repartir dans le sens inverse, bien que son corps lui somme de le faire pour limiter les dégâts, il l'impose de s'installer à côté d'elle. La situation est bizarre, sa présence dérangeante. Il le sait. - La grande ourse est la constellation dominante, c'est celle que tu essayais de dessiner. Je ne sais pas si cet hiver artificiel correspond à celui que l'on connaissait dans le district, mais à cette époque de l'année elle est condamnée à briller dans l'obscurité. - Comme moi, comme toi, comme nous. Condamnés à vivre ou plutôt survivre dans ce Bloc. Il évite le sujet, il le fuit, parce que c'est ce qu'il sait faire de mieux. Aucune émotion ne traverse sa voix. Il évite le sujet et pourtant il plonge littéralement dedans. L'histoire de Zeus, Héra et Callisto. Héra qui demanda à l'Océan de condamner Callisto à airer près de la glace. La trahison de Zeus faite à Héra. Par rapport à Coleen, il ne s'agissait pas d'une trahison d'amour, mais d'une trahison tout court. Une promesse rompue. - Qu'est-ce que tu attends de moi, Coleen - que veux-tu que je te dises ? - fini t-il par dire, sans l'a regarder, sans penser aux conséquences.


Dernière édition par Jace Healing le Sam 28 Fév - 21:41, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptySam 28 Fév - 14:30



ça fait mal de faire des erreurs. mais ça permet de savoir qui on est réellement.

Elle s’attend à ce qu’il fuie, encore, comme à chaque fois. C’est habituel avec Jace de toute manière. Enfin c’est ce qu’elle se répète depuis que Thalia a disparu. Elle n’est pas morte, elle a disparu, Coleen ne peut pas se résoudre à accepter son décès. Alors elle se crée des illusions. Peut-être a-t-elle rejoint une place annexe, un autre niveau du labyrinthe qui n’est accessible qu’aux perdants ? Mais les morts sont-ils toujours perdants ? Peut-être pas dans leur cas. Elle se mord nerveusement la lèvre inférieure. Il n’était pas dans les habitudes du jeune homme de fuir. Bien au contraire. Alors pourquoi aurait-il abandonné Thalia aux mains du labyrinthe ? Coleen n’a jamais su trouver de réponses à ses interrogations. Elle est perdue, comme toujours, au milieu de son propre dédale, de son labyrinthe psychologique. Alors elle relève les yeux et constate que Jace n’a toujours pas fui. Il a ancré ses pieds au sol. Puis soudain il se met en mouvement, s’installant à ses côtés, contre le mur. Quelle idée. Elle soupire. Sa présence est beaucoup trop dérangeante. Il est tellement proche. Elle peut presque voir les poils qui poussent au-dessus de la lèvre supérieure. S’il tournait la tête, elle pourrait sentir son souffle caresser son visage. Mais il n’a pas l’indécence de le faire. Elle a serré les poings, ses ongles s’enfoncent dans sa peau. Sa présence lui est insoutenable. Elle suffoque. L’air refuse d’atteindre ses poumons. Il reste accroché dans sa gorge. Elle déglutit lentement. – La grande ourse est la constellation dominante, c'est celle que tu essayais de dessiner. Je ne sais pas si cet hiver artificiel correspond à celui que l'on connaissait dans le district, mais à cette époque de l'année elle est condamnée à briller dans l'obscurité. – Les constellations. Pourquoi parler de ça maintenant ? Attirer sa compassion ? Avoir l’air humain ? Il ne l’est plus à ses yeux. Pas après ses erreurs, pas après tout ce qu’il a fait. C’est trop tard. Il a gâché sa chance, il l’a usée et piétinée, elle s’est bien promis de ne plus jamais lui en accorder une autre. Ils ne s’observent pas. Ils sont déjà bien trop proches. – Qu'est-ce que tu attends de moi, Coleen, que veux-tu que je te dise ? – Rien. Rien. Elle ne veut rien entendre. Alors elle baisse la tête et hausse les épaules. Imperceptiblement. Puis elle se lève. Promptement. C’est beaucoup trop pour elle. En se faisant propulser au milieu de ce désordre, elle s’attendait à des horreurs, mais pas ça. Elle devait voir du sang, des morts, elle devait souffrir physiquement, craquer à cause de la douleur. Elle le savait depuis le début, mais pas tomber amoureuse. Encore moins se faire briser le cœur. Ce n’était pas prévu dans le contrat. – Rien. Ca vaudra mieux. – Elle non plus, elle ne le regarde pas. A quoi bon ? Elle connait ce regard, elle sait qu’il ne lui révélera rien qu’elle ne sache pas déjà. Quelques pas plus loin, elle s’arrête. Une question lui brûle les lèvres, depuis qu’il est revenu. Ses lèvres se serrent en une ligne mince, son cœur bat de plus en plus fort, de plus en plus vite. Et alors qu’elle fait un autre pas, elle lâche - Si ça avait été moi dans ce labyrinthe, tu m’aurais laissée mourir aussi ? – Elle a peur de connaitre la réponse. Alors elle ne se retourne même pas pour l’entendre. C’est elle qui fuit, cette fois-ci.
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MessageSujet: Re: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptySam 28 Fév - 21:34

”You’re not a bad person just because you’ve done bad things.” Tiraillé. Jace se prend des coups de poings par ses sentiments à chaque fois qu'il croise Coleen. Les bleus s'accumulant sous sa peau, la douleur devenant presque indolore avec le temps. La disparition de Thalia est le pire qui aurait pu leur arriver. Et il s'en veut, il s'en veut ne pas avoir su la protéger correctement. Il a des regrets, il en aura toujours. Par contre ce qu'il n'arrive pas à regretter c'est d'être auprès de Coleen. Égoïstement. Ils sont si proches l'un de l'autre, il aimerait tourner la tête et la regarder, mais il ne fait rien. Son regard est fixe sur l'horizon, Jace est capable d'entendre leurs respirations, son propre coeur à lui, battre au rythme des secondes qui défilent, les rares blocards au loin qui sont éveillés, tout un tas de sons qui se mélangent et qui le rendent confus. Lorsqu'il entend le prénom de Thalia sortir de la bouche de Coleen, il n'arrive pas à se résoudre à parler d'elle. Le coureur lui parle de constellations, il s'égare, tant de s'échapper. Dans sa tête une comparaison rapide entre la grande ourse et son histoire se mêlent, font des nœuds, il y voit un rapport, un dénominateur commun. Finalement, il décide de rendre les armes en demandant à la cartographe ce qu'elle attend de lui. En sachant pertinemment qu'il ne lui donnera pas ce qu'elle souhaite : des explications. Il a vécu cette sortie de routine comme un échec et une partie de lui est restée las-bas avec elle dans le labyrinthe ; à l’école de Survie on ne lui a pas appris à faire face à ce type de situation. On l'a entraîné à garder un bon rythme en endurance, à se défendre en cas de rencontre avec un griffeur, mais pas à choisir entre lui et sa coéquipière. Entre la mort ou Coleen. Jace se demande si rester et s'être assis juste à côté de Coleen était une bonne idée. Il aurait mieux fait de tomber de son hamac et de retourner dedans quitte à rester éveillé à compter chacune des étoiles dans le ciel. Soudain elle se lève. Sort de ses gonds. – Rien. Ca vaudra mieux. – dit-elle sans même le regarder, sans que leurs prunelles noisettes ne fassent plus qu'un, sans que la glace affronte le feu. Jace et Coleen, c'est le jour et la nuit, le choc entre l'eau et l'électricité. Une histoire qui fût aussi intense qu'intéressante. Ce qui est indéniable, c'est qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour survivre dans ce bloc.  – C'est stupide. – souffle t-il d'une voix presque inaudible. Là où il devrait arrêter les hostilités, il continue. Elle avance, s'éloigne un peu plus de lui.  – Si ça avait été moi dans ce labyrinthe, tu m’aurais laissée mourir aussi ? – Pendant quelques secondes, il reste estomaqué par ce qu'elle vient de lui dire. L'effet d'une bombe en plein silence. Jace n'en revient pas qu'elle puisse lui poser cette question, comme s'il n'avait jamais fait d'efforts, comme s'il n'avait jamais tenu à elle. Si ça avait été elle dans labyrinthe, il n'aurait jamais réfléchi, elle serait toujours passé avant lui. Il se serait arrangé par tous les moyens pour qu'elle en ressorte vivante seule ou avec lui. Jace se lève à son tour, hors de lui et l'attrape par le bras. Il met assez de force pour qu'elle ne lui échappe pas. Elle se retourne, son regard est insistant, pas question de fuir, l'un comme pour l'autre. – Tu crois que ça a été facile Coleen ? Tu crois vraiment que la décision que j'ai prise a été facile ? Si ça avait été toi, tout aurait été plus simple.  – Une pointe d'ambigüité dans sa phrase, il ne se met pas en position de victime, mais plutôt dans celui du coupable. Ses yeux plongés dans les siens, se noyant dans cet océan de douleur, il voit Thalia. Elle lui fera toujours penser à elle. Il aura toujours de la culpabilité et en même temps, il ressentira toujours ce soulagement d'avoir la chance d'être auprès de Coleen. De pouvoir veiller sur elle. Un mélange qui ne colle pas, un mélange qu'elle n'acceptera jamais. – Ce qui prouve encore une fois que tu ne me connais pas. – Et c'est lui qui donne les coups invisibles, ces sentiments qui les frappent sans cesses. La déception se lit dans son regard, il lâche son poignet, la laissant libre de faire ce qu'elle veut. Si elle pense qu'il aurait pu la sacrifier pour sa propre survie, qu'elle parte, Jace est épuisé de toujours devoir se justifier.
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MessageSujet: Re: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptyDim 1 Mar - 16:25



ça fait mal de faire des erreurs. mais ça permet de savoir qui on est réellement.

Le silence tombe sur la nuit céleste, sur leurs corps immobiles. Le temps semble s’être arrêté, seul le battement de leurs cœurs affirme le contraire. Coleen a toujours rêvé de lui poser cette question, sans être trop sûre de la réponse. Avant l’incident, elle aurait mis sa vie entre les mains de Jace sans cligner des yeux. Maintenant tout était différent. Et s’il lui avait menti depuis le début ? En entrant au bloc, elle avait grandi. Elle était devenue une femme. Mais même les adultes n’échappent pas aux passions adolescentes. Même ceux qui ont grandi trop tôt, trop vite. Elle n’a plus qu’une envie : fuir, courir loin, s’enfermer dans ce labyrinthe, ne plus jamais en ressortir, rejoindre Thalia. Elle y a déjà songé. Après avoir perdu sa meilleure amie, après avoir perdu celui qu’elle pensait aimer. Coleen avance, résolue à ne pas se retourner. Mais c’est lui qui lui agrippe le bras. C’est lui qui la retient. C’est lui qui l’empêche d’avancer comme elle l’entend. Leurs peaux entrent en contact, sa main électrisant son biceps. Elle fait un léger mouvement de recul, mais sa force est telle qu’elle ne peut se dégager. Foutue testostérone. Puis c’est sa voix qui perce le silence, comme une aiguille troue une bulle de savon. Il rompt la quiétude pleine de tension qui s’est installée sans aucuns scrupules. Elle peut presque sentir l’indignation dans sa voix. La déception, aussi. Et puis elle se noie dans ses yeux. Elle peut voir, au loin, les étoiles s’y refléter. Mais ce qu’elle y perçoit est plus fort encore. – Tu crois que ça a été facile Coleen ? Tu crois vraiment que la décision que j'ai prise a été facile ? Si ça avait été toi, tout aurait été plus simple. – Elle se mord la langue. Pourquoi ne pas faire une phrase simple ? Pourquoi toujours envisager la complexité ? Pourquoi ne pas lui dire qu’il l’aurait abandonnée, elle aussi ? Pourquoi ne pas lui dire qu’il aurait préféré mourir plutôt que de la laisser périr ? Il la laisse en proie aux mêmes doutes, aux mêmes démons, toujours. Il cultive l’ambiguïté comme Pan les carottes. Finalement, elle détourne le regard. Ce n’est pas à elle de déchiffrer les signaux qu’il lui envoie. Elle n’a pas à le pardonner, elle n’a jamais eu à le faire. Lui adresser la parole était une erreur. Une erreur qu’il avait commise, encore une fois. – Ce qui prouve encore une fois que tu ne me connais pas. – Elle ne l’a pas vue venir celle-là. C’est comme une gifle par un froid mordant. Cette fois, elle relève les yeux, confronte son regard. Elle s’en rend compte aujourd’hui. Elle a trop longtemps fui. Et si ce n’était pas lui, le lâche, mais elle ? Et si elle avait commis les erreurs impardonnables ? Et si elle l’avait abandonné, lui, à ses propres démons ? Le trouble se voit au fond de ses prunelles, elle ne cherche même plus à le cacher. De toute manière il sait trop bien le déceler. Elle cligne des paupières. Et le doute s’en est allé. Son bras se dégage avec fermeté. Cette fois, Jace n’essaye même pas de la retenir. C’en est fini d’eux, elle le sent. Il attend un signe. Un signe qu’elle est simplement incapable de lui donner. Il a laissé Thalia dans ce labyrinthe. – J’aurais préféré que ça soit toi. – Peut-être qu’elle le pense, peut-être pas. En tout cas, elle aurait préféré qu’aucun des deux ne s’échappe de ce labyrinthe. Elle aurait pu se reconstruire. Elle n’aurait pas eu à détester Jace. Parce qu’au-delà de la mort de Thalia, le plus dur était de haïr celui qu’elle avait jadis aimé. Jadis. – T’aurais mieux fait de crever là-dedans, ça m’aurait fait moins mal. – Elle regrette tout de suite ces mots. Pas parce qu’ils sont blessants. Ça, elle s’en fiche. Mais parce qu’ils sont un aveu qu’elle aurait préféré ne jamais lui donner. Il l’a blessée. Profondément. Et ça, son ego n’est pas prêt à l’admettre. Elle l’a laissé rentrer si profondément dans son être qu’il a pu lui faire du mal. Elle n’aurait jamais dû accepter ça. Après tout, l’amour est une faiblesse.
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MessageSujet: Re: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptyDim 26 Avr - 18:45

”You’re not a bad person just because you’ve done bad things.” Un monstre est un individu ou une créature dont l'apparence, voire le comportement, surprend par son écart avec les normes d'une société. Actuellement, Jace se sent comme un monstre. Il le lit dans ses yeux, à travers les étoiles, il ressent le dégoût de Coleen envers sa personne. Et dans cette descente aux enfers, ses ailes elles brûlent. Plus jamais, il n'aura l'occasion de voler. Plus jamais, il ne se sentira trente mètres au dessus du ciel. Pas sans elle. Cet infini qu'ils avaient créé, qu'ils avaient protégé si précieusement, n'existera plus. Jace a fait la plus grande connerie de sa vie en laissant Thalia derrière lui. Revenir sans elle, impliquait qu'il perdrait automatiquement Coleen. Le blond connaissait les règles. Thalia avant tout. Avant lui. Avant eux. – J’aurais préféré que ça soit toi. – Comme un boomerang qui fait des aller et retour sans ne jamais s'arrêter. Qui percute l'un puis l'autre. C'est de sa faute à Jace, il n'arrive pas à lui dire ce qu'il a sur le coeur. Il ne veut pas la brusquer, le coureur ne veut pas lui confirmer, que oui, c'est un putain de monstre. Un putain d'égoïste. Et il estime, que c'est de sa faute à elle s'il est encore accroché si fortement à eux. Ce nous dont les poussières s'éparpillent, s'envolent et dansent une valse avec le diable. Jace n'arrive pas à briser ce lien qui ne tient qu'à un fil. Ce lien qui ne ressemble plus à rien, mais qui est malgré tout, encore très résistant. C'est la première fois de sa vie qu'il se sent vulnérable. Il n'a jamais connu la pauvreté et a toujours été protégé par le Capitole. C'est bien là, le vrai fond du problème. Personne n'est là pour le protéger de lui-même. De ce qu'il est capable de faire à son entourage rien qu'avec son égoïsme. Et parce qu'il est seul, parce qu'il a perdu ce qu'il avait de plus cher - sa soeur -, il n'a pas pu se résoudre à abandonner Coleen de l'autre côté du mur. Quitte à laisser sa meilleure amie se sacrifier, quitte à lui faire un mal bien plus grand qu'il n'aurait imaginé. Alors, il préfère lui offrir son silence, ses ambigüités, lui laisser penser le pire. Parce que c'est bien plus facile si ça vient d'elle, plutôt que de lui. Jace ne se le pardonnera jamais et elle non plus. Rien ne sera comme avant, rien ne pourra les sauver. Une fatalité. Leur amour est devenu une fatalité qu'ils doivent se résoudre à accepter. – T’aurais mieux fait de crever là-dedans, ça m’aurait fait moins mal. – Et elle donne le coup de feu final. Jace est dégoûté. Le coureur a l'impression d'être une feuille de papier piétinée par la vie. L'effet d'une balle en plein coeur, il cesse de battre pendant quelques secondes. Il n'y a qu'elle qui est capable de lui faire autant de mal. Un battement sur deux, sur trois et la chanson se répète maladroitement dans sa poitrine. Il l'a déteste, il se déteste de se sentir autant blessé par des mots. Ses mots. Elle tire un trait définitif sur le "nous" abimé qu'ils formaient encore, le "nous" affaiblit et devenu maintenant transparent voir invisible. Elle. Lui. Dissociables. Bien qu'inséparables autrefois.  – Tu as gagné, je suis mort Coleen... – dit-il en rendant les armes, en écartant ses bras qui retombent presque aussitôt le long de son corps. Elle a gagné. Il est à terre. Ses sentiments jetés à la mer, en lui laissant un arrière goût amer. Un long silence s'installe, perdure, lui collant des frissons qui parcourent son échine.  – Tu as eu ce que tu voulais, tu m'as tué. Tu te sens mieux de me savoir à terre ? – l'interroge t-il, hors de lui. Il espère que oui. Tout n'est que provocation et arrogance avec le coureur. Ce fût d'ailleurs à cause de cela qu'il a failli ne jamais s'intégrer au sein du groupe, à cause de cette revendication perpétuelle de sa liberté. En entrant dans le bloc, il s'était préparé à tout, sauf à sa rencontre avec Coleen. Elle a essayé de calmer ses ardeurs, de le recadrer lorsqu'il s'entêtait à lui résister, lui échapper. Jace a toujours été de ceux qui n'écoutaient que leur propre instinct, qui n'arrivaient pas à donner sa confiance aux autres. Méfiant. Pourtant, il a fini par s'attacher à ce petit bout de femme, ensemble ils ont grandit. Se complétant, là où l'autre échouait. S'apprivoisant. Il ne devrait pas, mais il se sent en colère. Jace a envie de la blesser davantage. C'est à ce moment-là, qu'il a besoin qu'elle le protège de lui-même. C'est à cet instant précis que le coureur a besoin de la cartographe. – J'ai ressentis du soulagement lorsqu'elle s'est sacrifiée, oui j'ai été soulagé que ce soit elle plutôt que moi. Et si c'était à refaire, je le referai et tu sais pourquoi ? Parce que je suis incapable de t'abandonner toi. C'est de ta faute Coleen. C'est entièrement de ta faute. T'aurais dû me laisser seul, tu n'aurais jamais dû essayer de m'aider. – Il ne veut pas les sauver, il préfère continuer à les enterrer, à creuser ce trou sans fond. Aucune échappatoire. Prisonniers. Dans ce bloc. Dans cette vie. Sous les constellations, dans les étoiles. Punis de s'être trouvés, d'avoir essayé de trouver une porte de sortie en emboitant leurs deux cœurs brisés. Brisés par ce système. Brisés par le Capitole. Ce Capitole qu'il chérissait. Les yeux de Jace s'écarquillent, définitivement il était allé trop loin, mais au moins, il avait exprimé quelque chose. Comme elle, il était allé au fond de ses pensées. Il mérite les mots qu'elle lui a balancé à la figure, il mérite qu'elle le blesse. L'atmosphère est électrique, explosive et c'est à ce moment-là qu'il décide à son tour de donner le coup de grâce. Il sort de sa poche, le bracelet de Thalia. Le seul souvenir matériel qu'il restait de l'amie de Coleen. C'est au moment où il se rend compte qu'il est allé trop loin, qu'il a dépassé les limites, qu'il regrette. D'être une machine. D'être incapable d'être ce qu'on attend de lui. Et à Jace, il lui faut toujours plus de temps que les autres.  
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MessageSujet: Re: (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all.   (colace) ✻ and i rather hurt than feel nothing at all. EmptyJeu 30 Avr - 18:46



ça fait mal de faire des erreurs. mais ça permet de savoir qui on est réellement.
La tension l’étouffe, Il ne s’est pas décomposé devant elle. Elle est presque déçue. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé le voir se décomposer, souffrir. La torture mentale n’est plus suffisante. Elle sait bien qu’il s’en veut. Elle sait à quel point la culpabilité est difficile à endurer. Mais ce n’est pas assez. Il mérite de s’arracher les cheveux, de se réveiller avec, sous les ongles, des croûtes de sang. Le sang qui aurait coulé des griffures qui auraient coulé sur son dos. Les griffures qu’il se serait infligées durant ses rêves. Rêves remplis des grands yeux bleus de Thalia. Mais il conserve ce visage dur, carré, sensiblement froid, qui le caractérise si bien. L’arrogance brille toujours au plus profond de son regard, comme si elle faisait partie intégrante de son aspect physique. Ce n’est plus un trait de caractère chez Jace, non. Sa fierté, son culot, sa supériorité, il les affiche, les porte comme il porterait une nouvelle coloration capillaire. Ce genre de frivolités que seul le Capitole peut encore s’offrir. Ce genre de frivolités que seul lui peut se permettre. Parce qu’il a de toute façon tout perdu, même son âme. Elles le mèneront à la mort. Tout aussi certainement que l’esprit de sacrifice de Thalia lui a couté son âme. – Tu as gagné, je suis mort Coleen... – Et il laisse tomber ses bras, inertes. Abandonne. Quelque part, elle a envie qu’il se batte. S’il veut se rendre, qu’il le fasse avec dignité ! Elle a gagné. Il est mort. Très bien. Mais elle n’en tire aucune satisfaction. Aucun battement incongru ne vient perturber le calme mortuaire de son cœur. Elle ne ressent aucune joie, rien. Juste le vide, une immense noirceur, d’une transparence inquiétante. Jace ne bouge plus, immobile devant l’immensité du labyrinthe. Il est comme un corps sans vie. Son insignifiance face au monstre de béton qui se dresse derrière lui fait presque peur à voir. – Tu as eu ce que tu voulais, tu m'as tué. Tu te sens mieux de me savoir à terre ? – C’est comme s’il lisait dans ses pensée, comme s’il avait toujours accès à ses plus profonds sentiments. Coleen avait toujours réussi à dompter les ardeurs du jeune homme. Mais aujourd’hui, s’il n’en avait plus, elle était démunie. Ce soir sonnerait peut-être la fin de Jace, peut-être était-il réellement mort ? Peut-être n’était-il plus qu’une carcasse, vaguement mouvante, aux besoins de pardon déraisonnables ? Elle aimait le lion qui vivait en lui. Elle aimait la flamme qui brûlait dans sa poitrine et l’animait. Et elle s’éteignait. Thalia et Coleen avaient jeté de l’eau dessus, sans même essayer de limiter la quantité de liquide impliqué. L’une en mourant à sa place, l’autre en le blâmant pour sa survie. Elle aurait pu ajouter quelque chose, lui montrer sa satisfaction, sa déception. Mais ce n’est qu’un silence assourdissant qui emplit ses oreilles. Aucun son ne se heurte aux murs du labyrinthe. – J'ai ressentis du soulagement lorsqu'elle s'est sacrifiée, oui j'ai été soulagé que ce soit elle plutôt que moi. Et si c'était à refaire, je le referai et tu sais pourquoi ? Parce que je suis incapable de t'abandonner toi. C'est de ta faute Coleen. C'est entièrement de ta faute. T'aurais dû me laisser seul, tu n'aurais jamais dû essayer de m'aider. – Le voilà revenu. Elle savait qu’il n’abandonnerait pas si facilement. Elle le connaissait trop bien. Et lui, il la connaît définitivement trop bien. Ses mots s’enfoncent dans sa poitrine comme des aiguilles dans une motte de beurre. Touchant chacun des nerfs présents dans son corps, nouant sa gorge, l’enfermant dans un étau, bloquant les rouages. Etouffée, elle manque d’air, suffoque. Et puis il assène le coup de grâce. Elle attend, inquiète, tremblante. Parce qu’il n’y a que ça à faire, attendre qu’il joue enfin sa dernière carte. Il glisse sa main dans sa poche. A la lueur de la lune, leurs corps paraissent presque bleutés, c’est comme si les yeux de Thalia se reflétaient sur leurs peaux. Son poing s’ouvre lentement, révélant un bracelet. Celui de leur amie, depuis trop longtemps disparue. Coleen n’arrive plus à se souvenir la dernière fois qu’elle l’a entendue rire. Elle a oublié le rire de Thalia. Et le tintement du métal qui se froisse contre sa paume lui rappellerait presque ce souvenir déjà trop lointain. Mais c’en est assez. C’est bien plus qu’elle ne peut supporter. La présence de Jace lui suffit pour lui faire ressentir celle de Thalia, désormais entre eux éternellement. Elle est devenue cette barrière invisible et indestructible qui les éloigne peu à peu, toujours plus certainement. – Tu serais mort depuis longtemps. – Si elle ne l’avait pas pris sous son aile après l’avoir vu se débattre avec les autres blocards, il serait mort, aussi sûrement que Thalia l’était par sa faute. Elle regrette : d’avoir appuyé sa candidature, de lui avoir accordé sa confiance, son amour, son coeur, sa tête, elle, tout. S’il n’avait pas été coureur, ils auraient tous survécu. Elle s'est trompée. Et en paye le prix aujourd'hui. – De toute façon, t’es seul maintenant Jace. – Elle fait une pause, s’éloigne, un pas, deux pas, trois. Elle continue de le fixer, de l’accuser du regard. C’est lui le coupable, elle le sait. Elle n’a rien à se reprocher. Il est seul. Mais elle aussi, désespérément. – Et c’est pas prêt de changer. – S’il l’avait vraiment aimée, il aurait su que jamais elle ne le pardonnerait. Aujourd'hui, elle ne l’aime plus. Lorsqu’elle le regarde, elle le sent. Enfin, elle ne le sent plus. Son cœur n’est plus que pierre, glace. Il ne bat plus. Parce que Thalia est morte, parce que Coleen est morte avec elle, et avec la trahison de Jace. Elle ne sait même plus pourquoi survivre. Peut-être irait-elle chatouiller les griffeurs dès qu’elle en aurait l’occasion ? – Te fais pas tuer, on peut pas perdre encore un coureur. – Elle fait volte-face. Elle aurait voulu qu’il meure avec Thalia. Maintenant, elle sait qu’elle ne supporterait pas une seconde perte.
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