Cela faisait quelques temps que j'étais penché sur sa tombe. C'était inévitable. Je m'étais levé au aurore, comme tout les matins depuis sa disparition. Il était évident qu'elle était morte, d'où sa tombe. C'était une évidence pour tout le monde ici. Pas pour moi. Je me le refusais. Je ne sais pas pourquoi, l'espoir était toujours là, quelque part perdu dans ce labyrinthe, tout comme cette sortie de celui-ci. Elle avait surement trouvé de quoi s'en sortir, même si depuis quelques semaines que je guettais l'entrée du coin de l'oeil, aucune silhouette ne m'était apparu familière. Cette solitude qui pesait sur moi, les choix de mon désengagement, les sacrifices chaque jour commençaient à me peser. C'est pourquoi j'avais ce besoin de venir ici, me recueillir sur une mort hypothétique d'une personne chère à mes yeux. Je ne verrais surement jamais son cadavre, ni ce sourire qu'elle m'a lancé la dernière fois qu'on s'est vu avant de prendre chacun un coté du labyrinthe. Je ne peux m'empêcher de croire que c'est de ma faute, si elle a disparue. J'aurais du partir avec elle, de son coté. On aurait du arrêter d'être des gamins, chercher à faire la course de celui qui trouve la sortie le premier, chercher à se surpasser et ne pas profiter des instants présents. Je me suis même surpris à regarder sa silhouette brune s'effacé au loin alors que je continuais de courir, sans me préoccuper d'où est ce que je posais les pieds.
Je me souviens avoir été heureux. Un court instant. Quand je suis revenu, j'ai attendu, le sourire aux lèvres, préparant à me vanter de chaque seconde que j'avais passé à l'attendre, elle, qui était pourtant toujours la première. Pour une fois, c'était mon tour d'être le premier et je comptais bien lui rappeler toute la soirée alors qu'elle s'endormirait de fatigue dans mes bras. Puis un bruit sourd, les portes qui se ferment et moi, toujours le sourire aux lèvres, qui ne comprend pas. Qui ne cherche pas à comprendre. Je suis resté ainsi pendant presque dix minutes, avant d'hurler son nom, de pleurer, d'ameuté tout le camp. Il fallut deux hommes pour me maîtriser, même si cela ne maîtrisait pas ma peine. Je voulais tellement en finir, je n'avais pas réagis. J'aurais pu retourner dans ce foutu labyrinthe, mais je pensais qu'elle viendrait, cherchant à me faire peur, qu'à la dernière seconde elle passerait ses portes et que j'aurais suer d'inquiétude pour rien. C'était un doux rêve que je m'étais fais, le regret d'une vie que j'avais sur la mienne.
Alors que j'étais perdu dans mes pensées, je fus surpris d'entendre des pas qui venait en ma direction. Doucement, avec difficulté également, je remontais sur mes pieds, soupirant d'aise d'avoir profiter de ces quelques moments de solitude à "nous". Qui pouvait bien se trouver en ce lieu, venir me perturber de si bon matin?